Gerard Huiskes | Innovateur de produits
Depuis près de 30 ans, Gerard Huiskes travaille à l’avenir d’Ahrend et du monde. En sa qualité de Product Innovator, il réfléchit chaque jour aux solutions les plus durables, pour l’entreprise, mais aussi pour le monde qui nous entoure.
Depuis combien de temps travailles-tu sur la durabilité chez Ahrend ?
Depuis le début, je dirais. Je travaille ici depuis près de 30 ans. Au départ, je m’occupais de la production et de la technique. Nous voulions produire plus, mais notre usine se trouvait en plein cœur de Sint-Oedenrode. Nous causions des nuisances olfactives et sonores, et occasionnions trop de trafic dans le village. Ahrend devait donc déménager. Nous avons décidé d’agir à la source en améliorant les bâtiments et les processus de production, en investissant dans de nouvelles machines et en utilisant des peintures moins toxiques. Et nous avons fait en sorte que chaque collaborateur soit impliqué dans ces changements.
Nous avons ensuite continué sur cette lancée de durabilité en réduisant encore nos émissions de CO2, en ne consommant presque plus d’eau et en limitant nos déchets. La durabilité et la circularité sont à la mode aujourd’hui, mais à l’époque nous étions bien en avance sur notre temps. Le village de Sint-Oedenrode nous a donné l’élan dont nous avions besoin.
‘Lorsqu’un produit arrive en fin de vie, il faut qu’on puisse le transformer facilement.’
Qu’est-ce qui rend un produit ou un environnement durable ?
Un produit Ahrend durable, c’est comme un mouton à 5 pattes. Le design doit être intemporel, en termes de forme, de fonctionnalité et d’ergonomie. Les matériaux doivent être réutilisables et ne doivent pas coûter trop cher. Il faut donc toujours se demander comment nous pouvons créer le meilleur produit possible avec le moins de ressources possible.
Ahrend est une entreprise ‘cradle to cradle’, ce qui signifie que nous n’utilisons que des matériaux respectueux de l’homme et de l’environnement et que nous veillons à limiter au maximum notre production de déchets. Lorsqu’un produit arrive en fin de vie, il faut qu’on puisse le transformer facilement. Par exemple, quelques bureaux inutilisés peuvent servir de nouvelle table de réunion. C’est avantageux pour le client et pour la planète. Et plus cette transformation sera facilitée, plus nos produits garderont de la valeur pendant longtemps.
Où puises-tu ton inspiration ?
Partout. La nature est une grande source d’inspiration pour moi, car elle parvient à créer des choses magnifiques avec très peu de ressources. Je trouve que c’est un bel exemple à suivre. Je suis aussi très curieux. J’aime comprendre comment les choses fonctionnent et ce qui motive, ou freine, les gens. J’essaie de voir toujours plus loin et de tout expliquer. Cela me donne ensuite de nouvelles idées. L’InnovationLAB nous permet de présenter des idées et de recevoir un feed-back précieux de la part de notre organisation et des clients.
Chez Ahrend, nous avons déjà de nombreuses connaissances, mais il est toujours possible d’en apprendre davantage. Nous n’avons pas peur non plus de nous lancer dans des collaborations avec d’autres secteurs, par exemple avec Auping. Nous en apprenons énormément les uns des autres, ainsi que de nos collaborations avec des hautes écoles et universités. Chaque année, nous accompagnons de nombreux étudiants. Nous leur soumettons une question et ils y répondent en proposant des solutions auxquelles nous n’aurions pas pensé nous-mêmes. C’est un processus fantastique. Il arrive aussi régulièrement que certains de ces étudiants finissent par rejoindre Ahrend, donc c’est gagnant-gagnant.
‘La nature parvient à créer des choses magnifiques avec très peu de ressources.’
Comment notre environnement de travail évoluera-t-il au cours des 125 prochaines années ?
La pandémie de coronavirus nous a fait voir à quel point des changements pouvaient être rapides. Le mode de travail hybride, qui consiste à travailler depuis l’endroit qui nous convient le mieux, gagne en popularité. Et bientôt, nous travaillerons de partout, que ce soit du bureau ou de la maison, mais aussi de hubs répartis à travers le pays. Ou bien même depuis une voiture autonome. Tout est possible, à condition que l’environnement de travail soutienne un mode de vie sain et dynamique.
Il est très important pour nous de suivre les évolutions technologiques de près, car on peut vite se retrouver largué. Par exemple, l’iPhone existe depuis relativement peu de temps sur le marché et nous en sommes déjà au Metaverse, le nouveau monde numérique de Facebook. Mais malgré tout ce que peut déjà faire la technologie, elle ne remplacera jamais l’homme dans les processus de création ou d’innovation. L’aspect humain reste indispensable. Et dans ce contexte, nous devons tenir compte du vieillissement croissant de la population.
‘Pour un avenir durable, il faut exploiter les connaissances de toute l’organisation.’
De quel aspect de ton travail es-tu le plus fier ?
Du fait que nous collaborons réellement tous ensemble, ce qui me donne une énergie incroyable. Tout seul, on ne va pas bien loin. Pour un avenir durable, il faut exploiter les connaissances de toute l’organisation. Du travailleur au sein du département Production à la direction, en passant par la recherche scientifique et les partenaires qui présentent la même vision progressiste.
Au final, je ne fais pas tout ça pour moi-même, mais pour toutes les personnes qui m’entourent, de près ou de loin, pour notre organisation et pour les personnes qui travaillent dur à un avenir radieux. Je le fais aussi pour notre planète, car je ressens une responsabilité envers elle. Chaque jour, nous œuvrons tous ensemble à un avenir plus sain et à un environnement dans lequel il fait bon vivre.